Rentrée 2022 : le recrutement est en crise !
La question lancinante du manque de personnels se pose de manière accrue pour la rentrée prochaine :
De très nombreux professeurs stagiaires attendus manqueront, purement et simplement. La réforme Blanquer de la formation des professeurs a contribué directement à l’hémorragie des inscrits en faisant passer les épreuves du CAPES non plus en première année de master comme en 2021 mais en seconde année. La charge de travail pour les candidats-étudiants a été colossale en 2021-2022. Cette réforme a permis en 2021-2022 au ministre d’affecter une quantité très importante de stagiaires à 100 % après le M2 et de mettre en place les nouveaux « alternants contractuels » ultra-précaires au premier semestre de leur M2. Pour 2022-2023, le ministre détériore encore la formation des enseignants en généralisant l’emploi des « alternants contractuels » au second semestre du M1. Il dispose ainsi d’une main d’œuvre beaucoup moins coûteuse tout au long de l’année scolaire, au détriment des conditions de travail, des droits et du salaire de ces jeunes enseignants.
Face à cette raréfaction programmée, la seule solution efficace consisterait à programmer des concours de recrutement au niveau licence, ce à quoi se refuse d’emblée le nouveau ministre. Au lieu de quoi sont organisés des job dating ou des brigades de remplacement numériques.
La dégradation considérable des conditions de travail appelle des mesures inéluctables de la part du gouvernement : recrutement massif, revalorisation salariale, retour au national et au statutaire.
À cet égard, Force Ouvrière condamne la publication et les dispositions du décret 2022-909 du 22 juin ouvrant la voie à l’exercice des professeurs de lycée professionnel dans les lycées et les collèges, pas supplémentaire vers le corps unique. La qualification et le concours de recrutement doivent être respectés, les PLP ne sont pas la variable d’ajustement du manque d’enseignants des lycées et collèges !
Force Ouvrière constate que le plan de requalification de la filière administrative au sein de notre académie s’opère dans un contexte de suppressions de postes et qu’il suffit en rien à répondre aux besoins de terrain.
Quant à la révision du barème de dotation en assistants d’éducation, elle conduit à une modification de répartition qui va léser un certain nombre de lycées.
Là aussi, la logique est purement comptable alors qu’il eût été souhaitable de recruter davantage sans déshabiller d’établissements.